Eurocultures propose une visite du site de l’anse de Paulilles le 29 avril.
Rendez-vous pour organiser le covoiturage: Durban-Corbières à 9h (parking proche du tennis), Sigean à 9h45 (parking entrée autoroute). Nous prendrons l’autoroute jusqu’à la sortie 42, puis direction: Elne, Argelès, Port-Vendres.
Pique-nique à apporter.
Renseignements: 04 68 45 70 83 ou mail@eurocultures.fr
Entre Pyrénées et Méditerranée, l’Anse de Paulilles rayonne sur la Côte Vermeille. Située sur la commune de Port Vendres entre le Cap Béar et le Cap de l’Abeille, l’Anse alterne petites plages et promontoires rocheux. Un mur construit par les Allemands en 1943 pour limiter les possibilités de débarquement allié est implanté en arrière des trois plages de Bernardi, de l’Usine et du Fourrat.
Côté terre, le paysage rocheux au couleur rouge, qui a donné son nom à la Côte Vermeille, est dominé par les vignes en terrasse. Dans ce grand paysage, le domaine de Paulilles contraste de par sa végétation luxuriante de laquelle émerge une cheminée de brique de 35 mètres de haut, témoignage de l’histoire ouvrière et sociale de ce site classé.
L’Anse de Paulilles s’ouvre sur trois belles plages sableuses de la côte rocheuse des Pyrénées-Orientales, au pied du massif des Albères, sur la commune de Port-Vendres. Véritable écrin de verdure dominé par la Tour Madeloc, Paulilles est au cœur d’un grand paysage constitué des vignes en terrasse du cru Banyuls – Collioure, de forêts de chênes et de cap rocheux.
Le site naturel de Paulilles ne peut être dissocié de l’usine NOBEL implantée sur l’ensemble du domaine.
L’usine NOBEL PRB (Poudreries Réunies de Belgique) commence à produire de la nitroglycérine et des produits manufacturés en caoutchouc (pneus, tuyaux..) sur le site de Paulilles en 1870. Plus de 200 employés travaillent et sont logés sur le site, dans les corps de bâtiment situés entre la route et la voie ferrée. Le domaine vit en quasi autarcie avec son église, son école, sa coopérative et son potager. Dans les années 1900, l’usine livre 550 tonnes de dynamite destinées à la France et à ses colonies. En 1975, cette production avoisine 4000 tonnes. Le transport s’effectue en partie par bateaux depuis l’Anse ou des embarcadères sont installés. Les explosifs sont entreposés dans des ateliers enterrés qui sont reliés par des tunnels.
Après avoir développé une activité de plaquage de métaux performante dans les années 1970, la dynamiterie ferme définitivement ses portes en 1984.
Les 32,5 hectares du domaine de Paulilles n’ont été acquis par le Conservatoire qu’en 1998. La protection de cette anse a commencé avec son classement au titre de la Loi de 1930, par le décret en Conseil d’Etat du 26 juin 1979, suite à une forte mobilisation des associations locales. Avant même la fermeture de l’usine, les pressions immobilières avaient alerté les acteurs locaux sur le risque de voir ce site s’urbaniser. Lorsque la Société Civile Immobilière Mery achète Paulilles en 1988, c’est avec l’idée d’y construire une marina. Le site étant désormais classé, les projets de construction présentés par la SCI à la Commission des sites sont refusés. Le Conservatoire s’imposera progressivement comme le seul acheteur potentiel du site.
Extrait « Histoire du Roussillon, la dynamiterie Nobel »
« Le site de Paulilles n’a jamais vraiment été habité avant le XIXe siècle. Nul doute pourtant que des pécheurs ont occupé le lieu, mais aucun village ne s’y est vraiment développé. Pourtant tout change en 1870.
Cette année là une usine de dynamite appartenant à Nobel PRB (Poudrerie réunis de Belgique) s’installe sur les hauteurs de la baie. Ce site est intéressant dans la mesure où il est relativement éloigné de l’Allemagne, avec qui la France livre une guerre. C’est Léon Gambetta lui-même qui posa la première pierre le 3 décembre 1870. Cinq ans plus tard, devant le succès commercial, les responsables du site ouvrirent une extension vers le littoral. Un nouvel agrandissement eu lieu en 1879. L’effectif se porta alors à 100 personnes. La production de dynamite servira entre autre au creusement du canal de Panama.
Évidemment la fabrication d’explosifs n’est pas une activité anodine. Ainsi deux accidents mortels se produisirent à Paulilles. Le premier, le 25 juillet 1877, provoqua la mort de trois personnes, deux ouvriers et un contremaître. A cette époque, c’est 39 ouvriers et 46 ouvrières qui y travaillaient quotidiennement. Le second eu lieu le 25 juin 1882, à 23 heures. Une nouvelle explosion fit 19 morts, dont 7 personnes originaires de Banyuls sur mer. »